Le cancer broncho-pulmonaire chez les non-fumeurs : particularités épidémiologiques, cliniques et histologiques - 25/12/21

Le tabagisme est reconnu comme la cause principale du cancer bronchique primitif (CBP). Néanmoins, l’incidence du CBP chez les non-fumeurs semble avoir augmenté ces dernières années. Le but de ce travail est de préciser les particularités épidémiologiques, cliniques et histologiques du cancer bronchique chez les non-fumeurs.

Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive et analytique menée au sein de l’Unité d’Oncologie Thoracique du service de Pneumologie du CHU Hédi Chaker de Sfax, incluant les patients suivis et traités pour CBP confirmé histologiquement entre 2015 et 2020. Deux groupes ont été identifiés : groupe 1 (G1) des non-fumeurs et groupe 2(G2) des sujets fumeurs ou ex-fumeurs.

Nous avons inclus 377 patients (G1 : n=50 patients ; G2 : n=327 patients). La moyenne d’âge était de 58,36 ans dans le G1 et de 62,72 ans dans le G2 avec une différence statistiquement significative (p 0,03). Une nette prédominance féminine était notée dans le G1 par rapport au G2 (64 % versus 06 % ; p 0,001). Des antécédents familiaux de CBP étaient plus fréquents dans le G1 (p 0,015). Une exposition à la pollution atmosphérique et à des carcinogènes professionnels était notée dans les deux groupes sans différence significative. La toux était le signe respiratoire le plus fréquent, dans les deux groupes. Une localisation périphérique de la tumeur était plus fréquemment notée dans le G1 (0,001). La biopsie pulmonaire transpariétale était le principal moyen diagnostique dans les deux groupes. L’adénocarcinome était plus fréquent dans le G1 (p 0,014). Le diagnostic était fait à un stade d’emblée métastatique dans plus de 50 % des cas dans les deux groupes. Nous n’avons pas noté de différence concernant la réponse au traitement, les complications induites par la chimiothérapie ou la survie entre les deux groupes.

Notre étude a montré que le CBP chez le non-fumeur est caractérisé par une prédominance féminine, une localisation plutôt périphérique avec prédominance de l’adénocarcinome ce qui fait de cette entité un excellent modèle pour l’étude des autres facteurs de risque dans la genèse des cancers bronchiques en dehors du tabagisme.